Calligraphie des trois caractères formant le terme «aikido », de haut en bas : ai, ki, dō.
Le terme aïki do (aikidō en japonais) est composé de trois idéogrammes » kanji » (lus en lecture chinoise) signifiant :
合 ai : du verbe « au », concorder ; harmonie
気 ki : énergie
道 dō : la voie.
Aïki peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies ».
La traduction littérale est la voie de l’harmonie du ki.
Ai, qui symbolise un couvercle sur une bouche ou un trou, signifie joindre, réunir, rassembler
Ki, souvent (mal) traduit par énergie est en fait une réalité aussi évidente et invisible pour nous que l’eau pour un poisson. Qu’on l’appelle « ki », « prâna », ou en Occident « spiritus », cela concerne la voie, l’esprit, la respiration, et la spirale… Le kanji symbolise du riz qui cuit et la vapeur d’eau qui s’échappe.
Do, la voie est une image de l’homme sur le chemin
L’aiki est un art martial japonais (budo), fondé par O Sensei Morihei Ueshiba entre 1925 et 1960. L’aïkido a été officiellement reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom d’aikibudō et en en 1942 sous le nom de Aïkido. Il a été créé à partir de l’expérience que son fondateur avait de l’enseignement des koryu (écoles d’arts martiaux anciennes), essentiellement le ju-jutsu, le kenjutsu (art du sabre japonais) et l’aikijutsu. Les jutsu sont des techniques qui ont été utilisées sur les champs de bataille. Elles se sont structurées en disciplines (par exemple les ryu de sabre), et ont été enseignées dans des écoles (ryu). Jujutsu désigne des écoles d’art martiaux célèbres dont les plus connues sont : Tenshin Shinya Ryu, Yoshin Ryu,Yagyu Shingan Ryu, Daito Ryu, Kito Ryu.
A Tokyo, à l’âge de vingt ans, Me Ueshiba, étudia le Jujutsu de l’école Kito Ryu avec Me Tokusaburo Tojawa. En parallèle, il pratique le Kenjutsu dans un dojo de Shinkage Ryu. Puis à Sakai, il étudia l’école Yagyu Shingan Ryu sous la direction de Me Nakai Masakatsu, et plus particulièrement du Goto Ha Yagyu Shingan Ryu, lignée Edo, connue sous le nom de Arakido ou Yagyu Shingan Ryu Taijutsu. Cette école enseigne divers arts guerriers: – L’art du combat à mains nues (le Yawara – lutte en armure), – Le Kenjutsu (maniement du sabre de bois), – Le Bojutsu (maniement du bâton de 1m80), – Le Iaijutsu (L’art d’utiliser le sabre à partir de la position rengainée), – Le Hojojutsu (L’ensemble des techniques de ligotage). En 1915, dans l’île de Hokkaido, Il est disciple de Me Sokaku Takeda, Grand Maître du Diato Ryu Aiki Jujutsu qui lui remettra le diplôme du Daito Ryu. En 1919, Me Ueshiba rencontra un grand maître mystique, Onisaburo Déguchi. Cette rencontre fut capitale pour sa recherche spirituelle. En 1942, Me Ueshiba se retira à Iwama. Il y perfectionna son art et approfondit l’étude du sabre et celle du bâton, appelées en aïkido, Aiki Ken et Aiki Jo. Il considérait qu’il était fondamental de connaître le maniement de ces armes pour exécuter les techniques à mains nues.
Aujourd’hui, certaines de ces écoles anciennes existent de nos jours, mais dans un contexte de paix. Ce fait historique est le passage au « Do », dont l’aïkido en est un exemple. Dans le Do en aïkido, la résolution du conflit doit se faire selon des principes aiki, amenant à l’apaisement des tensions, la disparition de la violence. La dimension Do est éducative, l’objectif c’est le développement de l’individu, les techniques sont un moyen. Cela ne signifie pas que l’aïkido ne doit pas être efficace mais c’est objectif est secondaire.
L’aïkido est né de la rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion philosophique et spirituelle de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l’ère moderne.
Au cours de sa vie consacrée aux arts martiaux, Me Morihei Ueshiba a étudié de nombreuses disciplines martiales japonaises traditionnelles et a transposé certains de leurs principes dans la création de cette nouvelle discipline martiale.
.Extérieurement, l’Aïki se présente comme un ensemble de mouvements très élaborés et très divers basés sur les lois naturelles du cercle et de la spirale, ayant comme support la dimension martiale. A force de pratique et de répétition ces mouvements, ces techniques martiales vont permettre de débloquer le corps et de retrouver des gestes naturels et spontanés à la source des principes AIKI. . La coordination « harmonieuse » de l’attaque et de la défense, c’est-à-dire : « attaque et défense sont un », crée un même processus amenant l’unification, permettant de canaliser, neutraliser l’énergie agressive de l’attaquant. Ainsi, il est possible de dépasser la violence, la destruction de l’autre, inhérente à tout sport de combat.
Et dans Arts Martiaux Traditionnels – budo : « L’essence des arts Martiaux ne repose ni dans la force, ni dans la technique, mais gît au plus profond de chaque être humain, aussi dépourvu de capacité soit-il…. » Ito tenzen tanadari
La règle d’or de l’art du sabre : « Le meilleur des sabres est celui qui reste dans le fourreau ».